Thierry Sclapari et Eric Villain ont repris Rochias en novembre dernier.
V.F.
Spécialisé depuis sa création en 1872 dans le commerce de détail d’ail, Rochias est devenu le dernier spécialiste européen de la déshydratation de ce condiment. Ses nouveaux propriétaires veulent relancer la filière.
« Aujourd’hui, le marché de l’ail déshydraté est à 98 % chinois », déplorent Thierry Sclapari et Eric Villain qui viennent de racheter la société Rochias à Jean-Pierre Basmaison. L'entreprise transforme chaque année 3.000 tonnes de condiments en produits déshydratés ou sous forme de purée surgelée : « Nous avons un vrai savoir-faire dans la déshydratation de l’ail. C’est un produit difficile à travailler car il est abrasif et collant », souligne Eric Villain, ancien directeur du marketing et des ventes chez Téreos.
Qualité et transparence
La société d'Issoire a enregisté en 2018 un chiffre d'affaires de 4,3 millions d'euros avec 26 salariés. Elle veut se distinguer de la concurrence chinoise en suivant les souhaits des consommateurs désireux de manger des produits sains et tracés. Désormais, le défi est de convaincre les grands noms de l’industrie agroalimentaire d’acheter un ail plus cher mais de meilleure qualité, avec une traçabilité connue. Une stratégie que souhaite mener Thierry Sclapari à l’échelle européenne. L’entreprise travaille déjà avec les grands noms de l’agroalimentaire : Danone, Nestlé, Bonduelle, Blédina…
S’inscrivant dans une démarche de développement durable, le duo de dirigeants souhaite aussi relancer une filière de production d’ail en Auvergne. Actuellement, la société achète de l’ail en France, en Espagne et en Italie mais aimerait privilégier les circuits courts. La mise en place de cette filière permettrait une régularité des prix et une juste rémunération pour l’ensemble des acteurs.
En attendant, Rochias va intégrer une troisième ligne de production sur son site qui permettra de produire des gousses pelées, prêtes à l’emploi, à destination du food service. Une nouvelle corde à son arc.
Cet article a été publié dans le numéro 2401 de Bref Eco.