Les fruits utilisés par Bissardon sont récoltés à 95 % dans un périmètre de 80 kilomètres par rapport au siège de Saint Jean en Jarez.
T.Nicolau
Le fonds indépendant d'investissement lyonnais Solexia vient d'ajouter une dixième entreprise à son portefeuille. Bissardon (Loire) est spécialisée dans la production de jus de fruits et dans le façonnage de fruits pour des clients.
Une troisième acquisition en douze mois. Après Le Graton Lyonnais en décembre 2017 et Sedivol en septembre 2018, le Groupe Solexia vient d'annoncer le rachat de l'entreprise Bissardon, spécialisée dans la transformation du fruit en jus. Celui-ci s'est fait après la décision de Jean-Louis Bissardon de passer la main. Arboriculteur, « il veut se recentrer sur ce qu'il aime faire, c’est-à-dire le sourcing des produits et non pas la gestion d'une entreprise », explique Eric Versini, le directeur général de Solexia.
Bissardon en pleine croissance
Cette acquisition est différente des précédentes pour le fonds d'investissement, « c'est la première fois que nous reprenons une entreprise en progression sur une aussi longue période », commente Hervé Kratiroff, le président de Solexia. Bissardon améliore en effet son chiffre d'affaires de 10 à 15 % tous les ans depuis une dizaine d'années environ (6 millions d'euros sur le dernier exercice clôturé au 30 juin 2018). Jean-Louis Bissardon a effectué plusieurs gros investissements pour améliorer la production, comme l'achat pour 800.000 euros en 2017 d'une presse pour les pommes de meilleure qualité.
Les deux activités principales (50 % du chiffre d'affaires chacune) de l'entreprise sont, en premier lieu, le sourcing et la transformation du fruit avec deux gammes de jus et de nectars. Une troisième sera lancée la semaine prochaine. Dénommée Bio Les Cœurs, elle sera comme son nom l'indique une gamme de produits bio, « même si pour la gamme Jean-Louis Bissardon, la gamme premium, 95 % des produits le sont déjà », précise Hervé Kratiroff.
Un entrepôt de stockage avant l'été
La seconde activité est le façonnage pour d'autres producteurs plus ou moins gros. Les premiers enjeux pour Solexia seront donc la commercialisation de la gamme bio mais aussi gérer la problématique de stockage des produits des clients. « Ils ne veulent pas récupérer toutes leurs bouteilles d'un coup », détaille Eric Versini. La priorité sera donc de trouver un lieu à proximité de l'usine de production pour construire un entrepôt de stockage de 3 à 4.000 m2 avant l'été 2019.
Pour Solexia, cette nouvelle acquisition porte le chiffre d'affaires consolidé à 70 millions d'euros mais marque surtout la limite de ce que les deux hommes peuvent gérer. « On va faire une pause, on n'a aucun dossier en cours », conclut le président de Solexia.