Martin Ohannessian, cofondateur du Petit Ballon et Jean-Alexandre Manchès, directeur général de Cogip.
Créé en 2011 autour d'un concept d’abonnement de vin mensuel, Le Petit Ballon a fait du chemin. Racheté en 2017 par le géant Veepee, il vient d'être repris par la discrète holding familiale lyonnaise Cogip, historiquement présente dans le transport et depuis peu le vin et la restauration.
« Pour vivre heureux, vivons cachés ». Telle pourrait être la devise de la famille Manchès et de sa holding Cogip (Compagnie Générale d’Investissement et Participations), créée par Patrick Manchès. En 1998, ce dernier rachète à Calberson (qui est toujours actionnaire minoritaire) l'entreprise de transport BMV (Saint-Priest) dont il est le Pdg. BMV dont l'origine remonte aux sociétés de transport Bourgey et Montreuil, et leur rapprochement avec Virolle. Vingt-trois ans plus tard, BMV représente un ensemble d'un millier de collaborateurs avec le rachat, en 2019, de l'entreprise allemande de transport Barth, et un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros.
Aujourd’hui dirigée par Jean-Alexandre Manchès (39 ans), l'un des quatre fils de Patrick Manchès, Cogip a entrepris ces dernières années une diversification vers d'autres secteurs « où l'on se sent capable d'apporter de la valeur à long terme ». Avec un frère œnologue et « des valeurs terroirs qui se rapprochent des nôtres », la question d'une diversification dans la viticulture ne s'est pas posée très longtemps pour Cogip qui a créé une société de négoce, Maison Orcia, et un bar à vin du même nom à la Croix-Rousse, avant un resto à Paris (Brut dans le 17e). « C'est avec Orcia que nous avons été amenés à côtoyer les équipes du Petit Ballon », se rappelle Jean-Alexandre Manchès qui y retrouve « des valeurs très intéressantes autour du respect des salariés et des viticulteurs ».
Le Petit Ballon, c'est cette marque créée en 2011 pour « révolutionner le monde du vin en aidant les consommateurs à mieux choisir leurs vins au quotidien, via un site internet intuitif, des abonnements de vins mensuels et une classification du vin par goût, le tout sur un ton décomplexé et ludique. » L'entreprise de trente personnes a été rachetée en 2017 par le spécialiste des ventes événementielles Veepee. Entre 2017 et 2020, la start-up s'est développée, portant son chiffre d’affaires à 20 millions d’euros (contre 8 millions en 2017), avec 135.000 abonnés et 1,5 million de bouteilles expédiées en 2020. Veepee cherchant à se recentrer sur ses fondamentaux, elle vient de revendre ses parts à Cogip « face à plusieurs autres candidats ».
Nous ne sommes pas dans la rupture mais dans la continuité, avec plein de projets dans les tuyaux
« Nous devenons actionnaires majoritaires, les fondateurs restant actionnaires significatifs », affirme Jean-Alexandre Manchès qui souhaite apporter au Petit Ballon l'expérience de sa société sœur BMV sur la partie logistique, et, vice-versa, à BMV une expertise sur le e-commerce : « Nous sommes contraints à réussir », sourit le dirigeant qui espère que chacune des sociétés puisse s'épanouir. « Nous ne sommes pas dans la rupture mais dans la continuité, avec plein de projets dans les tuyaux ». La direction du Petit Ballon reste entre les mains du cofondateur, Martin Ohannessian.
De son côté, Cogip poursuit son développement. Il y a douze mois, elle a acheté son premier vignoble dans le Beaujolais, à Morgon (Château Grange Cochard) et travaille à l'ouverture de trois nouveaux restaurants à Lyon, Paris et Bayonne.