David Massot a quitté la scène il y a quelques mois pour se consacrer à l'accélération du développement du Cirque Imagine.
David et Anastasia Massot ne regrettent pas le choix qu’ils ont fait il y a dix ans d’installer un cirque permanent au Carré de Soie. Le modèle a fait ses preuves, le visitorat progresse encore et les deux artistes accélèrent avec des spectacles plus souvent renouvelés et plus nombreux.
Représentant la 6e génération d’une famille circassienne, David Massot a bourlingué sur toute la planète avant de poser ses valises à Vaulx-en-Velin, pour se sédentariser, il y a dix ans. « Nous avons choisi la métropole lyonnaise car elle présentait un potentiel économique intéressant tout en présentant une taille humaine, se remémore-t-il. Ce sont des conditions qui permettent d’émerger en étant un petit acteur. »
À l’époque, pour ne pas avoir la pression des banques, David et Anastasia Massot investissent 250.000 euros sur fonds propre dans un concept innovant : un mélange de dîner spectacle et de cirque (sans animaux). C’est sur un terrain loué à la Métropole que les deux artistes installent des chapiteaux, identiques à ceux des cirques itinérants, avec toutefois plus de confort à l’intérieur. « C’est un concept qui existait un peu en Allemagne », confie le chef d’entreprise qui ouvre son établissement de septembre à juin. En dix ans, il a multiplié par dix son visitorat. Sur la dernière saison, le Cirque Imagine annonce 50.000 spectateurs. « Et cela progresse encore, se réjouit David Massot, car il n’y a pas de lassitude puisque nous faisons évoluer le spectacle ». Jusqu’ici, il était modifié tous les deux ans. « Dorénavant, il le sera tous les ans. C’est une nouvelle organisation qui est maintenant possible car nous avons plus de moyens et plus de public ».
40 % du chiffre d’affaires générés par le dîner-spectacle
Sur sa dernière saison, le cirque Imagine a enregistré un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros avec 30 personnes (administratifs et intermittents du spectacle). Le business model repose sur trois activités : 40 % du chiffre d’affaires sont générés par le dîner-spectacle en lui-même qui accueille le grand public (60 %) et les entreprises (qui privatisent ou non le chapiteau) pour environ 120 représentations par saison (surtout le week-end plus quelques sessions le jeudi midi pour les seniors).
30 % du chiffre d’activité issus des événements d’entreprises
30 % sont issus des spectacles « famille » organisés depuis l’origine pendant les vacances de Noël et, depuis peu, pendant les autres périodes de vacances. Enfin, 30 % proviennent des événements d’entreprise. « Nous proposons 1 300 m² à la location pour des activités très différentes, expose David Massot. Des séminaires, des conférences, des remises de diplôme, des dîners de gala… Ce sont des prestations à la carte dans lesquelles nous pouvons insérer bien sûr un petit spectacle ». Le Cirque Imagine organise 20 à 25 événements par an de toute taille.
À côté des activités rémunératrices, le Cirque Imagine dispose également d’une école de cirque, gérée par une association, avec les artistes du cirque. « Nous avons 180 inscrits à l’année dont 25 % d’adultes, plus les écoles et les centres sociaux. L’école du cirque, c’est aussi une école du respect, du travail et de la solidarité ».
Il nous faut miser sur les volumes
Avec le renouvellement désormais annuel du spectacle, David Massot, qui était clown, a récemment arrêté de participer aux prestations. Son épouse, équilibriste sur canne, continue et pilote la création artistique. Ses enfants (8 et 12 ans) commencent à intervenir sur scène, pour le spectacle de Noël. Le chef d'entreprise s’emploie maintenant à développer l’activité. L’objectif est de parvenir à 150 dîners-spectacles par an. Les spectacles de vacances participent à cette dynamique. « Il nous faut miser sur les volumes car nous réduisons nos marges pour maintenir des tarifs abordables malgré la hausse des prix de l’électricité et du traiteur (Maison Declerck) ». David Massot va donc s’attacher à booster son marketing et son image pour prospecter davantage. « Et dans quelques années, nous changerons les structures qui nous permettront de faire de l’événementiel différemment », promet-il.