Renault Trucks a confirmé les suppressions de postes d’employés et de cadres dans la région.
Renault Trucks
Le constructeur de poids lourds Renault Trucks, filiale de Volvo, a confirmé un plan de 323 suppressions de postes en France. Si 40 emplois sont finalement épargnés, les sites de la région sont particulièrement affectés.
« Renault Trucks confirme la suppression de 323 postes de travail de techniciens et cadres. C’est 40 de moins qu’annoncé le 16 juin dernier. La diminution du nombre de salariés (323) et de consultants (environ 350) dans les départements commerciaux, les études et développement, et l’usine de Bourg-en-Bresse fragilise Renault Trucks », réagissait le syndicat des cadres CFE-CGC dans un communiqué dès le 23 septembre. « Les prises de commandes meilleures que prévus avant l’été, le travail avec la filiale Arquus, la création de la « Business Unit Medium Duty » limite un peu la casse sociale liée aux décisions de transfert d’activité du groupe Volvo vers la Suède et l’Inde et à la crise du Covid » poursuivait la CFE-CGC.
La « Business Unit européenne Medium Duty » annoncée le 8 juillet par le groupe Volvo, et qui sera chargée des camions de moyen tonnage, permettrait la création d’une vingtaine de postes. Pour la CFE-CGC, « sur un plan stratégique, cette création peut être une bonne chose car cela redonne des perspectives au site de Lyon ».
Les sites de Lyon très touchés
Il est très difficile d'établir avec précision le nombre de suppressions de postes site par site, et ce d'autant plus que, parallèlement, des postes devraient être créés. Cependant, dans la région, l’établissement de Lyon, qui emploie 4.700 salariés dans les usines de Vénissieux et de Saint-Priest ainsi que dans trois succursales, sera particulièrement touché avec 285 salariés du département du groupe Trucks Technology à Saint-Priest et 86 postes au bureau commercial. A Lyon, 43 postes seraient concernés aux méthodes centrales, 21 aux achats et 3 aux ressources humaines.
Par ailleurs, 25 emplois concernent l’usine d’assemblage de Bourg-en-Bresse (Ain). Le reste des emplois supprimés affecte le site normand de Renault Trucks, à Blainville-sur-Orne (Calvados).
Impact sur les études et la recherche
« Au-delà des chiffres, ce qui nous préoccupe est l’impact que cela aura sur les études et recherches et principalement pour le site de Lyon », relève pour sa part la CGT Renault Trucks dans un communiqué daté du 28 septembre, regrettant que « ces suppressions de postes s’ajoutent à l’arrêt des missions au printemps d’environ 800 prestataires, que la direction a justifiées par la crise sanitaire ».
Le syndicat déplore le fait que tandis que « notre société change et que les contraintes environnementales demanderaient d’investir dans la recherche de nouvelles solutions de transports plus propres, le groupe fasse le choix de supprimer des compétences essentielles pour réussir ces défis ».
Pour lui, « ces suppressions de postes d’ingénieurs et de techniciens laissent penser que l’excuse de la crise due au Covid n’est qu’une aubaine » ; ce plan actant « la perte de souveraineté de Renault Trucks sur les nouvelles technologies ». Un vrai paradoxe, insiste le syndicat, vis-à-vis des orientations prises par les différents États membres de l’Europe pour soutenir une filière automobile décarbonée.