Jacques Prezioso, président du groupe Côte, se dit « soucieux mais positif ».
Sébastien Clavel
Frappé de plein fouet par la crise de 2008, le groupe Côte, spécialisé dans les installations électriques, a été placé en procédure de sauvegarde en 2011 par le tribunal de commerce de Vienne, avec un remboursement des créances étalé sur dix ans. Un plan dont Côte est sorti en début d’année, « avec deux ans d’avance », se félicite Jacques Prezioso, son président et actionnaire majoritaire.
Les chiffres sont éloquents. De 19 millions d’euros à la veille de la sauvegarde, le chiffre d’affaires est passé en 2019 à 28,9 millions. Surtout, le résultat d’exploitation a atteint 1,4 million d’euros. « Nous avons gardé nos clients, fixé nos positions sur nos secteurs et veillé à augmenter la rentabilité », explique le dirigeant de la société basée aux Roches-de-Condrieu. Cette rentabilité est assise sur une nouvelle organisation et un recentrage sur des activités à plus forte valeur ajoutée. « Nous avons globalement le même nombre de salariés (NDLR : 240 personnes) mais la composition de l’effectif a changé. Nous avons moins de collaborateurs sur les sites mais un bureau d’études plus développé car aujourd’hui, les clients achètent une solution et non plus une prestation. »
Résultat 2020 positif ?
Ces clients se situent dans le tertiaire (bureaux, Ehpad, hôpitaux), l’industrie et le nucléaire. « A ce jour, 65 % de notre activité est arrêtée à cause de la crise sanitaire. Une partie du personnel de production est en congé, l’autre partie est en activité partielle. Concernant la trésorerie, notre société disposant de finances saines, nous faisons face. Nous avons tout de même déposé un dossier auprès des banques pour le PGE car cela pourrait devenir tendu au-delà de deux mois d’activité réduite », poursuit Jacques Prezioso. D’autant que de nombreux clients ont bloqué les paiements de mars alors que, de l’autre côté, les fournisseurs exigent d’être payés.
« La conséquence de la crise sera évidemment une baisse d’activité par rapport aux prévisions et une baisse de rentabilité pour la période incluant le confinement augmenté d’environ un mois et demi. Je pense cependant maintenir un résultat 2020 positif. » L’entrepreneur visait les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à cinq ans, par croissance organique et externe, avec plusieurs dossiers à l’étude. Une prévision évidemment reportée.
Cet article a été publié dans le numéro 2410 de Bref Eco.