Georges Seimandi, délégué territorial Rhône-Méditerrannée.
La société GRTgaz, qui assure le transport du gaz en Auvergne-Rhône-Alpes, fait état d'une très légère baisse de la consommation, plus marquée sur le secteur industriel, due à quelques ajustements temporaires.
« Globalement, la consommation de gaz en France baisse de 1 % par an depuis dix ans », rappelle Georges Seimandi, délégué territorial Rhône-Méditerranée, pour remettre en perspective les données de l’année 2017. En national, les particuliers ont consommé cette année 2,9 % de gaz en moins quand les industriels en consommaient 5,5 % de plus. Une hausse due à l’utilisation soutenue des centrales à gaz lorsque les tranches nucléaires étaient à l’arrêt.
Demande à - 2 % pour les industriels
Mais en Auvergne-Rhône-Alpes, la situation est un peu différente : - 0,3 % pour les particuliers et - 2 % pour les industriels. « C’est conjoncturel », tempère Georges Seimandi, qui souligne que les industriels achètent en réalité des capacités, qu’ils consomment ou non. Ainsi, le comportement de la chimie serait-il suspendu à des décisions réglementaires. Le secteur du raffinage ayant quant à lui connu une baisse suite à la grève de la raffinerie de Feyzin.
Pour mémoire, GRTgaz (appartenant à 75 % à Engie et à 25 % à la CDC) qui gère le service public de transport du gaz, est propriétaire des canalisations (3.914 km en Aura). Pour les financer, elle vend ses services aux distributeurs qui alimentent les particuliers et s’adresse directement aux gros industriels (98 dans la région). L'infrastrucutre est mâture. GRTgaz ne procède plus aujourd’hui qu’à des ajustements.
82 millions d'euros investis en Aura
Les montants d’investissements demeurent toutefois importants. En 2017, 82 millions d’euros ont été investis en Aura : renforcement du réseau pour alimenter Mâcon (conversion de l'ancienne chaufferie fioul) ; renforcement du réseau sur le parc industriel de la plaine de l’Ain et surtout participation à la construction de 188 km de pipeline entre Voisines en Haute-Marne et Etrez dans l’Ain (pour un montant total de 700 M€).
Les investissements à venir se situeront surtout dans le domaine du biogaz. « En 30 ans, nous devrons investir environ 1,2 milliard d’euros avec les distributeurs sur toute la France pour 4.500 points d’injection dont 400 en Auvergne-Rhône-Alpes. » Actuellement, on en compte 44 dont 6 dans la région tandis que 361 projets sont à l’étude dont 27 en Aura.
100 % de gaz renouvelable en 2050
La production de gaz « renouvelable » a doublé en 2017 mais représente encore moins de 1 % du total. L’ambition est de parvenir à 100 % en 2050, grâce notamment au développement de la pyrogazéification (chauffage de déchets organiques), l’Auvergne représentant un important gisement en la matière.
Par ailleurs, GRTgaz a créé au 1er janvier une filiale dédiée à la R & D (Rice). Son siège est en Ile-de-France mais elle a signé un important contrat avec le CEA de Grenoble sur l’hydrogène et la méthanation notamment. « Nous espérons bientôt travailler avec l’Insa », conclut Georges Seimandi.