Pierre-Emmanuel Martin, président de Terre et Lac.
Laurent Carpentier Photographies
En s’associant à Mirova, société de gestion du groupe BPCE qui a apporté 18 millions d’euros à sa filiale Corsaire lors d’une récente levée de fonds, le groupe Terre et Lac va changer de dimension.
« Nous allons multiplier par vingt ce que nous avons fait avec la Métropole de Lyon dans la Vallée de la chimie », se réjouit Pierre-Emmanuel Martin, président de Terre et Lac, qui affichait en 2019 un chiffre d'affaires de 11 millions d'euros (50 personnes). Créée en 2018, Corfu Solaire est l’entité du groupe Terre et Lac dédiée au développement, à la construction et l’exploitation d’infrastructures photovoltaïques au sol, en ombrières et en toitures, un « marché à très fort potentiel ». La levée de fonds de sa filiale Corsaire va permettre de financer la réalisation de douze projets, « tous sécurisés », cumulant une puissance totale de 129 MWc. Ils sont ainsi prévus à Balan (Ain) sur une ancienne décharge, tout comme à Faverges-Seythenex (Haute-Savoie) et Saint-Rémy-de-Provence. A Millery, c’est sur une ancienne carrière que Corfu Solaire va installer une centrale de 8,5 MW.
Nous intervenons (...)sur des sites (...) où il n’y a pas de conflit d’usage
« Nous intervenons dans la France entière, sur des sites délaissés ou des espaces naturels dégradés, où il n’y a pas de conflit d’usage », explique le président qui privilégie les projets public/privé. Ce fut le cas dans la Vallée de la Chimie où Terre et Lac, en partenariat avec la Métropole de Lyon et le fonds régional OSER, a mis en service cinq centrales de solarisation sur des toitures et ombrières de parkings d’industriels. Ce projet équivaut à une puissance totale, à terme, de 5,9 MWc pour un investissement de 7,5 millions d’euros.
Des perspectives régionales
Pour Pierre-Emmanuel Martin, le photovoltaïque a de beaux jours devant lui… si les mesures gouvernementales suivent : « Avec le prix des panneaux qui a diminué, le photovoltaïque devient l’énergie la moins chère. Et, dans dix ans, les défis technologiques autour de la question de l’intermittence auront été réglés avec les batteries », ajoute le secrétaire du syndicat Aura Digital Solaire, déçu que le Plan de relance ne parle guère des énergies renouvelables. En revanche, le Sraddet (Schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires) Auvergne-Rhône-Alpes, approuvé en avril dernier, laisse présager un bel avenir avec un objectif de 6.500 MW installés en photovoltaïque, contre 1.069 MW aujourd’hui.
Cet article a été publié dans le numéro 2433 de Bref Eco.