285 emplois sont menacés en Auvergne-Rhône-Alpes chez General Electric (GE).
N.Lemaire
La mobilisation se poursuit dans le cadre du dossier General Electric, dont les sites de Villeurbanne et Saint-Priest sont menacés par d'importantes suppressions d’emplois. Plusieurs élus ont demandé la suspension du PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) en cours.
Cédric Van Styvendael, maire de Villeurbanne, et Gilbert-Luc Devinaz, sénateur du Rhône, ont notamment écrit à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, pour demander un moratoire sur ce type de « licenciements financiers » : « L’épidémie draine dans son sillage une onde de choc qui touchera d’abord les ménages les plus précaires et les plus exposés aux variations qu’enregistrera le marché du travail en 2021 » écrivent les deux élus. Avec un moratoire, « vous pourriez dès aujourd’hui anticiper les conséquences dramatiques d’une précarisation brutale de milliers de ménages français » poursuivent-ils.
Tous deux rappellent que l’entreprise est aujourd’hui excédentaire et qu’elle a enregistré, depuis début 2020, une amélioration de ses résultats. Ils proposent au gouvernement de travailler en dialoguant avec les partenaires sociaux, en consultant les associations d’élus locaux et en engageant le débat avec la représentation nationale.
Soutiens nombreux
Parmi les autres marques de soutien, on notera la visite de Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF sur le site de Villeurbanne lors d'une journée d’action le 28 octobre dernier, où une grande partie des salariés était en grève ; ou bien encore les courriers de Denis Sommer, député LREM du Doubs, adressés à Bercy ainsi qu’au ministère du Travail, sans oublier les demandes formulées à Bruno Lemaire par Emilie Marche, conseillère régionale LFI Auvergne Rhône-Alpes, comme par Bastien Lachaud député LFI de la Seine-Saint-Denis.
Refus de la direction
« Malgré toutes ces interventions, la direction refuse toujours de suspendre le PSE, alors que 80 % des salariés sont en télétravail, les 20 % restants sont en atelier, à travailler les samedis et jours fériés », déplore Nadir Bennat, délégué syndical CGT & Elu CSE, Grid Solutions. « Aujourd’hui, nous estimons qu’en tant qu’élus du CSE central nous ne pouvons pas exercer notre mandat correctement. Nous sommes dans l’impossibilité de suivre les réunions dans des conditions normales et dans l’impossibilité de réunir les salariés à cause des conditions sanitaires » s'alarme-t-il.
A noter que le 12 novembre, les élus syndicaux des sites de Villeurbanne et Saint-Priest ont exposé, au nom de l'intersyndicale, à la direction de GE Grid Solutions « les solutions alternatives ayant pour but de préserver les emplois, limiter la casse industrielle et conserver les compétences internes ».
Une réponse de la direction était attendue pour le 19 novembre, qui ne sera, précise l'intersyndicale, qu’un point d’étape sur les discussions à venir.