Odile Dubreuil, présidente de l’ordre des experts-comptables Rhône-Alpes, demande au Gouvernement de préciser les mesures de soutien aux entreprises.
A.R.
Depuis le début de la semaine, les cabinets d’expertise-comptable sont débordés. Les clients demandent s’ils peuvent ou doivent prendre des mesures de chômage partiel et, le cas échéant, comment s’y prendre. Problème : il est parfois difficile d’apporter des réponses !
Odile Dubreuil, la nouvelle présidente de l’ordre des experts-comptables Rhône-Alpes, ne décolère pas : « Lundi soir, le président de la République demandait aux gens de rester chez eux. Puis une liste de personnes ne devant pas travailler a été établie, à l’instar des commerçants, avec annonce pour privilégier le télétravail. Mais dans certains cas, la politique annoncée est illisible et je pense par exemple au bâtiment. D’après l’attestation de déplacement dérogatoire, le trajet domicile travail est autorisé si le télétravail est impossible et le déplacement professionnel est possible s’il ne peut être différé. C’est incompréhensible pour le monde du BTP. Certaines entreprises ont fait des demandes de chômage partiel et – outre le fait que la plateforme informatique est saturée – les rares demandes qui reviennent sont refusées… »
Nos clients sont désemparés et l’on ne sait plus quoi répondre
Pour l'expert-comptable, l’Etat serait donc revenu sur ce qui a été dit apportant de la confusion et « une politique à deux vitesses intenable. » La confusion semble exacerbée depuis que l’on a appris ce matin que l’Etat incitait les entreprises à donner une prime à ceux qui travaillent… « On ne peut pas tout dire et n’importe quoi. Nos clients sont désemparés et l’on ne sait plus quoi répondre » se désespère Odile Dubreuil.
Aussi, elle en appelle aux responsables politiques pour demander un éclaircissement. Elle rappelle que les conséquences peuvent être graves, outre les tensions économiques : « Imaginez qu’une personne décède. Quelles seront les responsabilités dans ces conditions ? »