Sur la Métropole de Lyon, on n'a jamais aussi peu vendu de logements.
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La Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) de la région lyonnaise tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Sur la Métropole, les ventes de logements ont encore baissé de 49 % sur un an, alors que les mises en vente ont chuté de 44 %.
Les chiffres témoignent d’une paralysie aiguë du marché qui s’aggrave au fil des mois. Sur la Métropole de Lyon, à fin août 2023, les ventes de logements neufs en collectif (hors ventes en bloc) représentent 966 réservations soit une diminution de 49 % par rapport à fin août 2022. « On vendait plus pendant le covid ! », s’étrangle Eric Varrax, président de l’observatoire Cecim. Il faut dire que c’est le plus bas niveau depuis au moins vingt ans.
La projection pour l’année 2023 est de 1.449 ventes. À mettre en regard du point haut de la dernière décennie qui était de 5.391 ventes en 2016. À mettre aussi en regard des ventes à l’extérieur de la Métropole. Avec 565 réservations, la différence n’a jamais été aussi faible. Il y a dix ans, l’extérieur représentait 10 % des volumes vendus dans la Métropole et non 50 %. L’étalement urbain est à l’œuvre…
Montée en puissance du BRS
Notons par ailleurs que les ventes en zone de TVA réduite constituent 33 % du total dont 18 % en BRS (Bail Réel Solidaire) qui monte en puissance (8 % en 2022).
L’offre disponible est de 3.834 logements, en hausse de 20 %, essentiellement du fait de la baisse généralisée des ventes précitée et non d’une hausse des mises en vente qui est, au contraire, en baisse de 44 % avec seulement 1.112 nouveaux logements mis sur le marché, « conséquence de la difficulté à obtenir des autorisations de construire et de programmes abandonnés car ne trouvant plus leur équilibre du fait de la hausse des coûts de construction », indique encore Eric Varrax. D’ici la fin de l’année, ces mises en vente devraient atteindre 1.668 logements.
Le prix de vente moyen en secteur libre hors stationnement, en TVA normale, est quant à lui en hausse de 3,2 % par rapport à fin août 2022, à 5 503 €/m² habitable.
Tout ceci témoigne de la conjonction d'une crise de l’offre et d'une crise de la demande. Du côté de l’offre, Philippe Layec, président de la FPI Région Lyonnaise, évoque toujours les difficultés à obtenir certains permis de construire. « Trente communes ont moins de dix logements à la vente dont 19 n’en ont aucun ». Du côté de la demande, c’est évidemment les prix élevés conjugués au triplement des taux d’emprunt qui ont désolvabilisé les ménages et découragé les investisseurs.
Le plus bas niveau jamais enregistré pour les logements sociaux également
Concernant les ventes en bloc, le niveau d’achat des bailleurs sociaux est également « le plus bas jamais enregistré » avec 168 logements. Le total atteint 284 logements avec les institutionnels et les acteurs du logement intermédiaire. La baisse est mécanique puisque ces ventes ont lieu à l’intérieur des programmes des promoteurs… qui ont été largement réduits. Le gouvernement pousse cependant CDC Habitat à acheter de l’intermédiaire pour permettre de lancer des opérations.
Devant ce constat, les professionnels de la FPI restent dans l’expectative. Ils avaient émis des idées de relance qui n’ont été que très peu reprises en juin par le Conseil national de la refondation « Logement ». Reste donc à attendre la baisse des taux d’emprunt. En attendant, en local, ils prônent la densification urbaine et appellent les maires à favoriser les constructions.