Perspective du projet d’agrandissement du parc d’activités des Platières, dans le Pays Mornantais.
Les porteurs du projet d’agrandissement de la zone d’activité des Platières, en deuxième couronne lyonnaise, sur le plateau mornantais, en font un symbole des tendances actuelles en matière d’aménagement du territoire : création d’emplois industriels locaux et circuits courts alimentaires à la clé.
À 25 kilomètres de Lyon, le Pays Mornantais a su conserver une activité agricole bien vivante, que confirme la présence de quelques sociétés de transformation florissantes. L’industrie, elle, reste discrète, freinée par la géographie des contreforts des Monts du Lyonnais ne lui laissant guère d’espace pour prospérer. Ici, les usines sont rares. Mais pas absentes. Sur les 65 hectares de la zone d’activité des Platières, gérée par la communauté de communes locale (Copamo), on recense une bonne centaine d’entreprises pour 1.400 emplois. C’est ce site que les élus locaux veulent agrandir, en s’appuyant sur le constructeur-aménageur em2c, via sa filiale Valoripolis.
800 emplois pour fixer la population active sur le territoire
Le programme va donc accroître de 24 hectares le parc actuel. De quoi créer 800 emplois en quelques années et contribuer, ainsi, à fixer davantage la population active sur le territoire. Le programme permettra de répondre aux sociétés locales (métallurgie, menuiserie alu…) dont plusieurs veulent s’agrandir. Mais il s’agit aussi d’attirer de nouvelles activités agroalimentaires qui viendraient s’appuyer sur les ressources du terroir. La prochaine implantation de la société Ducreux (*) est une première réponse. Depuis ses bases actuelles de Sainte-Consorce et Vénissieux, ce grossiste en produits alimentaires fournit quotidiennement les restaurants, boulangers-pâtissiers et autres traiteurs dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres. Ducreux connaît bien les lieux : elle travaille déjà étroitement avec la Sicoly, une coopérative présente sur la zone d’activités. En pleine croissance (triplement du chiffre d’affaires depuis 2005, à 40,1 millions d’euros en 2020), Ducreux a besoin de s’agrandir et de réorganiser, d’où son projet de construction d’un site logistique aux Platières qui regrouperait toutes ses activités.
Conséquence inhérente à ce type d’activités, il faut s’attendre à un trafic supplémentaire (40 poids lourds au maximum annoncés par jour, et 110 véhicules légers). Mais Matthieu Boury, directeur de programmes chez em2c, se veut rassurant : « Cela n’a rien à voir avec un site de type Amazon ! En regard de la taille du site, d’abord ; de l’activité abritée, ensuite : nous n’avons pas affaire à un simple logisticien mais à un grossiste alimentaire, un acteur pouvant apporter de nouveaux débouchés à la filière agricole locale. »
Des compensations environnementales
Côté agriculture encore, les démarches réglementaires ont dû être strictement respectées. Pour compenser les 25 hectares de terres agricoles ainsi transformés en terrains industriels, un train de mesures a été décidé (remise en valeur de friches, soutien à la filière bio et aux circuits courts, irrigation…), doté d’un budget de 127.000 euros apporté par em2c. Il sera suivi dans le temps par un comité ad hoc. Enfin, une compensation des impacts sur la biodiversité est définie à travers une Obligation Réelle Environnementale (ORE). Les associations locales devraient être soulagées.
(*) Le chantier de construction de la base logistique de Ducreux vient de commencer. Il donnera naissance à un bâtiment de près de 12.000 m² sur un terrain de 3 ha, pour un investissement de 14 M€. Ducreux devrait donc s’installer ici, en mars 2022, avec ses 190 salariés actuels, et annonce une trentaine d’emplois supplémentaires à créer. Le site pourra stocker, en partie sous température dirigée, des fruits et légumes, viandes et charcuterie, produits de la mer, pâtisseries, etc. (4.000 références en tout).
Cet article a été publié dans le numéro 2444 de Bref Eco.