BGene Genetics a choisi de privilégier les matières écoresponsables pour la production de ses molécules à forte valeur ajoutée. Une stratégie dont la pertinence sur des marchés clés comme ceux de la cosmétique et de la parfumerie a convaincu un investisseur d’engager, en décembre 2017, 3 millions d’euros dans l’aventure.
« Nos choix stratégiques vont nous permettre de faire de la biologie de synthèse la solution d’avenir pour la production de molécules usuellement produites par la pétrochimie ou extraites de ressources trop peu abondantes et difficilement renouvelables », se félicite Marie-Gabrielle Jouan, Pdg. Abonnée des places d’honneur depuis sa distinction en 2016 au Concours mondial de l’Innovation pour son projet Fercelly dédié aux protéines végétales et la chimie du végétal, la société de biotechnologie créée en 2014 a été retenue dans deux nouveaux appels à projets : Colornat, porté par le Laboratoire Sensient, et Okarina, dans le cadre du dispositif Innov’r de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
De micro-usines biologiques fabriquant des molécules spécifiques
Colornat vise à produire des molécules colorantes pour le secteur de la coloration capillaire et du maquillage. Dans le cadre de ce programme FUI développé avec le pôle Cosmetic Valley, BGene intervient pour la mise au point de matières colorantes biosourcées qui viendront se substituer aux molécules de synthèse utilisées. Okarina, quant à lui, vise à développer, en collaboration avec la société iséroise Inofib, un procédé microbien d’oxydation de la cellulose, en remplacement du procédé chimique existant, pour la formation des microfibrilles de cellulose. L’enjeu sera d’arriver à produire une molécule aromatique à haute valeur ajoutée.
Développer son catalogue de molécules propriétaires
L'entreprise de Saint-Martin-d'Hères dispose pour cela d’une méthodologie propre mêlant la biologie, la chimie et l’informatique. L’acquisition, en 2017, de la start-up iséroise CAD4Bio, éditeur de logiciels dédiés à la construction génétique in silico et au pilotage de robot, puis la création d’un département informatique/bio-informatique, ont été des étapes importantes pour asseoir l’expertise de la société. Adossée à son nouveau partenaire financier et employant désormais 13 personnes, elle change de stratégie et « abandonne progressivement la sous-traitance » pour développer son catalogue de molécules propriétaires.
Cet article a été publié dans le numéro 2343 de Bref Eco.