La phase IV aura pour objet de donner une ambition européenne aux pôles de compétitivité en leur confiant l’objectif de faire émerger davantage de projets collaboratifs européens.
Les pôles de compétitivité d’Auvergne Rhône-Alpes, comme tous les autres en France, ont déposé ce vendredi 19 octobre leur dossier de candidature pour obtenir le renouvellement de leur labellisation, dans le cadre de la phase IV des pôles qui doit durer jusqu’en 2022. Certains ont décidé de jouer groupés, d’autres y sont allés en solo.
« Porter une ambition européenne tout en préservant les acquis ». Voici ce qui, en résumé, est demandé aux pôles de compétitivité par le Gouvernement dans la quatrième phase qui s’ouvre pour la période 2019-2022. Quatorze ans après leur création, les pôles sont appelés à unir leurs forces afin que « la France dispose d’écosystèmes plus forts, fédérant les énergies du public et du privé, qui lui permettront d’atteindre l’excellence dans des secteurs clés d’avenir avec des filières économiques plus compétitives, créatrices de valeur et d’emploi », explique le cahier des charges.
ViaMéca et Mont-Blanc Industries vont fusionner, Céréales Vallées et Végépolys aussi
En Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs cas de figure se présentent. Il y a tout d’abord ceux qui ont décidé de présenter des dossiers communs. C’est le cas pour ViaMéca et Mont-Blanc Industries qui ont vocation à devenir, s’ils obtiennent la labellisation, « un des premiers hubs européens dédiés à l’ingénierie et au manufacturing pour les systèmes mécaniques intelligents ». Une synergie capable, selon eux, « d’accompagner la création de valeur pour toute la filière et ses marchés ».
Du côté de Céréales Vallées, on joue aussi la carte de la coopération avec un dossier déposé conjointement avec le pôle Végépolys (Angers/Maine-et-Loire). Objectif ? Créer un acteur majeur du végétal à l’échelle européenne et mondiale avec 520 adhérents sur quatre régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Centre-Val de Loire et Pays de la Loire.
Imaginove se voit en cluster
Le cas d’Imaginove et de Minalogic est un peu différent : « Les activités de R & D d’Imaginove seront intégrées dans Minalogic afin de créer un pôle fort sur les technologies du numérique », explique-t-on du côté d’Imaginove qui ne présente donc pas de dossier de labellisation : « Imaginove ne sera plus un pôle de compétitivité au 1er janvier 2019 mais nous ne disparaissons pas pour autant. Nous travaillons avec nos adhérents, soutenus par la Région, sur un projet de création de cluster autour des filières jeux vidéo, audiovisuel et Edtech », ajoute Marie-Lou Cauzit, responsable communication du pôle.
Le mariage raté de Plastipolis et Elastopole
Enfin, certains pôles - Axelera (chimie/environnement), Lyonbiopôle (santé), Tenerrdis (énergies renouvelables), Techtera (textile) ou encore Cara (ex-LUTB ; véhicules industriels) - ont décidé d’y aller seuls, par choix ou pas… Comme pour Plastipolis (400 adhérents) qui voulait s’allier à Elastopole… en vain ! Le pôle dédié à la plasturgie et aux composites a donc présenté un dossier qui élargit son spectre en lien avec des organisations professionnelles comme le centre technique ITC et le CEA : « Notre projet doit faire de nous LA porte d’entrée des projets d’innovation de la filière, explique son directeur Patrick Vuillermoz qui « réactualise les axes de développement autour de l’économie circulaire qui devient le fil conducteur des projets ».
Désormais, les jeux sont faits ! La réponse de l'Etat est attendue courant décembre afin « de permettre le démarrage de la Phase IV dès le 1er janvier 2019 ». Les pôles seront évalués sur leur performance (résultats aux appels à projets de R & D nationaux et européens), leur degré d'internationalisation, mais également sur leur gouvernance et leur financement qui devra provenir plus de 50 % du privé…