Jordan Soares travaille à l’élaboration d’une fragrance pour l’Argentine.
V.F.
Soucieux de mettre à disposition du public une parfumerie plus verte, Jordan Soares, 31 ans, vient de lancer Soares Fragrances pour proposer des jus sur-mesure et écoresponsables produits en Auvergne à de petites sociétés et parfumeurs indépendants.
L'entrepreneur enregistre d’ores et déjà des commandes : « J’ai un client en Argentine qui m’a commandé des formulations pour un parfum destiné à des enfants, avec une note de pomme d’amour », commente-t-il. Après une expérience chez Givaudan, plus grande entreprise mondiale du secteur des arômes et de la parfumerie, puis chez Greentech, fabricant d’ingrédients pour la cosmétique, Jordan Soares a décidé de voler de ses propres ailes. Le jeune chef d’entreprise s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Les ingrédients utilisés sont issus à 100 % de produits naturels locaux. Quant aux méthodes d’extraction, elles n’utilisent aucun solvant issu de l’industrie pétrochimique. L’objectif est d’élaborer des méthodes de fabrication permettant de capter les odeurs au plus proche de leur aspect naturel. Pour ce faire, Jordan Soares emploie la technique de l’enfleurage qui repose sur l’utilisation d’un corps gras qui absorbe naturellement les odeurs.
Création d’une filière locale
Jordan Soares souhaite mettre en place une filière pour collecter des fleurs en circuit court. Il travaille avec des cueilleurs de racines de gentiane de Riom-ès-Montagne (Cantal) et des cueilleurs de narcisses du Bugey (Ain). A terme, il souhaite travailler avec un botaniste et des agriculteurs. « Je veux travailler des produits à forte valeur ajoutée. Le narcisse se vend 10.000 euros le kilogramme de produit fini ; il faut 1,2 tonne de fleurs de narcisse pour produire un kilogramme d’absolu. Si les productions se passent bien, j’espère être rentable dans vingt mois. »
Jordan Soares emploie un technicien et embauche bientôt une deuxième personne. Hébergé dans le Biopôle Clermont-Limagne de Riom, il est lauréat du New Deal Biotech qui soutient les projets innovants dans les biotechnologies. A ce titre, il a reçu une dotation de 12.000 euros, complétée par une subvention d’Auverboost de 2.000 euros. Il a également bénéficié d’un prêt d’honneur d’AT2I + de 50.000 euros, complété par un prêt bancaire de 80.000 euros. Toutes ces aides lui ont permis d’acheter le matériel et de louer un local à Randan pour la production.
Cet article a été publié dans le numéro 2379 de Bref Eco.