Frédéric Planchon aura beaucoup à faire face à des concurrents américains, israéliens et russes.
A.R.
Après six ans de R & D, une première version du logiciel de cybersécurité industrielle Cyprès a été commercialisée fin 2017. Les perspectives sont très importantes pour son éditeur Cybelius qui prévoit 2 millions d’euros de ventes cette année.
Frédéric Planchon, fondateur du bureau lyonnais d’ingénierie d’informatique industrielle FPC, est l’instigateur de ce projet qui a reçu en 2015 une subvention d’1,7 million d’euros (projet européen Horizon 2020 PME).
Née dans la foulée pour porter le projet, la société Cybelius a conçu une offre de diagnostic en sécurité informatique, d’analyse de risques et de formation. Cyprès s’adresse à « des industries pour lesquelles un dysfonctionnement informatique malveillant pourrait avoir des conséquences dramatiques », indique Frédéric Planchon qui travaille pour RTE, EDF, les distributeurs d’eau ou encore plusieurs sites Seveso.
Une sécurité basée sur l'analyse comportementale
« Cyprès est une sonde de détection d’intrusion basée sur l’analyse comportementale, explique Frédéric Planchon. C’est-à-dire que le logiciel connaît le « soi » du système à protéger et bloque tout ce qui n’est pas ce « soi ». C’est très disruptif ! » Si les systèmes industriels ne sont jamais connectés directement à Internet, des échanges sont en général nécessaires, pour générer une alerte ou une demande de maintenance par exemple. « Cyprès permet ces échanges mais de manière étanche », poursuit l’ingénieur.
Une offensive européenne prévue à court terme
A cinq ans, Cybelius affiche une feuille de route ambitieuse qui va nécessiter une levée de fonds de 2 millions d’euros. L’entreprise espère conquérir les pays limitrophes en ouvrant des agences chargées de recruter des partenaires locaux exploitant des licences. En France, Cybelius a notamment contracté avec GFI pour avancer rapidement. La société, qui affichait en 2017 un chiffre d'affaires de 1,3 million d'euros avec 15 personnes, prévoit de générer 3,8 millions d'euros cette année (avec 30 personnes).
Cet article a été publié dans le numéro 2324 de Bref Eco.