Désormais, dans la flotte d'Air France-KLM, des appareils à moindre consommation, comme l'A350, seront privilégiés.
DR/Air France-KLM
Préalablement à l’annonce de l’aide de l’Etat, les dirigeants d’Air France-KLM ont promis devant le Sénat un plan d’économie basé notamment sur l’accélération de la rationalisation du réseau domestique. Lyon est en première ligne.
Le secteur aérien est confronté à un épisode inédit. Selon Iata, les pertes des compagnies aériennes atteindront, en 2020, 314 milliards d’euros, dont 82 milliards d’euros pour les seules compagnies européennes. « Des compagnies feront faillite et cela a déjà commencé », prévenait Ben Smith, directeur général d'Air France-KLM. La compagnie effectue à ce jour à peine plus de 2 % de ses opérations : quotidiennement, 5 vols long courrier, 15 vols moyen et court courrier, avec une desserte domestique limitée à trois liaisons depuis Paris : Toulouse, Marseille et Nice. Avec un coefficient de remplissage de 40 % environ, ce sont 25 millions d’euros de pertes qui s’accumuleraient quotidiennement. Alors qu’une nationalisation de l’entreprise ne semble plus à l’ordre du jour et que le Secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, lui préfère une recapitalisation, c’est le ministre de l’Economie et des Finances qui a joué le pompier de service avec 7 milliards d’euros de prêts.
18 % d’offre en moins
Avant la crise, depuis Lyon-Saint Exupéry, Air France desservait une vingtaine d’escales, soit approximativement autant que Paris-Orly, sa première plateforme. Une activité sans rentabilité. En vue de la restauration de ses marges, Air France avait entrepris un ajustement de la desserte domestique avec une diminution de 40 % de son offre et de 53 % de ses effectifs régionaux. Insuffisant, puisque ce secteur a encore généré, en 2019, 200 millions d'euros de perte.
Une diminution supplémentaire de 18 % de l’offre intérieure aura donc lieu. « Nous devons travailler collectif sur la complémentarité des modes » indiquait Anne Rigail, directrice générale du groupe Air France-KLM. Un discours qui, paradoxalement, a des relents écologistes. En réaction à l’aide de l’Etat, le groupe EELV réclamait en effet l’interdiction des vols intérieurs « lorsqu’il existe une alternative en TGV en moins de 4 heures ». Une position proche de celle d'Elisabeth Borne : la Ministre de la transition écologiste et solidaire met la barre à des trajets inférieurs à 2h 30.
Mesures environnementales
Surtout, le groupe aérien s’est engagé, devant la Haute Cour, à être plus vertueux en matière environnementale : diminuer de 50 % ses émissions de CO² en 2030 par rapport à 2005, conformément à l’accord de Paris. Anne Rigail précise : « Nous allons accélérer la sortie de la flotte de nos avions quadri moteurs les plus pollueurs, Airbus A 340 et A 380, au profit des Airbus A 350 et Airbus 220, qui consomment respectivement 25 % et 20 % de carburant en moins ».