À gauche, Xavier Averly, le dirigeant d’AC Mécanique, avec deux de ses salariés.
P.C.
En passant la semaine de travail de ses employés à 4 jours, AC Mécanique n’a pas déclenché le même intérêt des médias grand public que le groupe LDLC. C’est pourtant cette démarche qui a inspiré Xavier Averly, directeur de cette petite société d’usinage de précision de pièces mécaniques, installée à Guéreins.
« À l’échelle de mon entreprise, j’avais du mal à évaluer ce que cette évolution pouvait impliquer », reconnaît Xavier Averly, cofondateur d'AC Mécanique en 2008 (son associé Fabrice Cochet est décédé en 2019), qui a donc franchi le cap de la semaine de 4 jours. Il a mis en place la nouvelle organisation avec l'aide d’un avocat et en concertation avec sa petite équipe. « Les gars font 35 heures plus 2 heures supplémentaires. Ça fait donc des journées de 9 h 15, débutant à 7 heures pour s’achever à 16 h 45. La pause déjeuner est réduite à 30 minutes », commente-t-il
Test pendant six mois
Chez AC Mécanique, chacun des cinq collaborateurs est autonome dans la fabrication des pièces à partir des plans envoyés par les bureaux d’études des clients. L’entreprise, sous-traitant de rang 1, fabrique des pièces unitaires ou en petites séries (100 pièces). « Cela demande beaucoup de concentration pour paramétrer les machines », explique Xavier Averly.
La nouvelle organisation du travail sera testée pendant six mois, avant d’être adoptée définitivement. Les salariés apprécient d’avoir fini la semaine le jeudi en fin d’après-midi, pour leur vie privée, mais aussi pour les économies induites (moins d’usage de leur voiture).
Se faire masser au travail
Le premier jeudi de chaque mois, débarque Frédéric Cellier, un ami du dirigeant, « ancien coéquipier de rugby ». Il vient masser l’entrepreneur et chacun des salariés dans l’atelier, à raison d’une séance de 30 minutes. L’entreprise a aussi son comité d’entreprise, externalisé. Elle cotise à la plateforme WiiSmile en versant 40 euros par mois et par salarié. Ce dernier bénéficie ainsi d’avantages sociaux et autres réductions, comme avec un véritable CE. Temps de travail, bien-être, avantages sociaux : Xavier Averly tient à fidéliser ses collaborateurs. « Cela pourra aussi compter en cas de nouveau recrutement », espère-t-il. L’entreprise a connu une progression de ses ventes en 2021 avec un chiffre d'affaires de 650 000 euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2520 de Bref Eco.