Benoît Dargaud : « À l’heure de la digitalisation généralisée, nous prenons le parti de multiplier les points de contacts humains. »
Il y a quelques années, Benoît Dargaud a décidé de placer la bienveillance au cœur de sa philosophie d'entrepreneur, tant avec ses salariés qu'avec ses clients. Depuis, l'activité de son groupe de construction, basé à Corbas, a explosé.
En japonais, Tenbo signifie perspective. « Cela signifie que nous regardons toujours devant » précise Benoît Dargaud, dirigeant du groupe spécialisé dans la construction et la rénovation de bâtiments. Ce nom, il le lui a donné en 2017 après un accident de moto qui l’a fait réfléchir au sens de la vie et à sa manière d’entreprendre. Benoît Dargaud, qui fait partie d’une famille d’entrepreneurs, a entrepris pour la première fois à l’âge de 21 ans. Mais après son accident, il a souhaité arrêter de travailler quatorze heures par jour et six jours sur sept. « J’ai alors réorganisé l’entreprise et son management », se souvient-il. Surtout, il lui a insufflé une nouvelle philosophie. « J’ai repositionné l’humain au cœur des chantiers et mis l’intelligence collective de mes collaborateurs au centre de notre déploiement. » Concrètement, cela signifie par exemple, prendre des rendez-vous plutôt physiques que téléphoniques avec les clients ou les locataires des clients bailleurs, associer les collaborateurs aux principales décisions de l’entreprise (embauches, montée en compétences, investissements, développement de nouveaux marchés…)
La qualité de vie au travail en première intention
Cet état d’esprit a rapidement convaincu les clients. L’activité a explosé, sans aucune prospection. Le groupe a dû alors embaucher, privilégiant souvent les profils atypiques. Il s’est structuré en trois entités spécialisées : menuiserie, agencement et construction.
En 2020, le coup d’arrêt a duré six mois. Pourtant, le chiffre d’affaires s’est maintenu ! Benoît Dargaud en a profité pour faire le point avec ses équipes. Le dialogue a débouché sur l’achat de machines à commande numérique et, surtout, d’appareils améliorant la qualité de vie au travail : chariot élévateur, aspiration d’atelier, camion à hayon… Le tout pour 400.000 euros subventionnés par la Carsat et la Région à hauteur de 100.000 euros.
Des perspectives très positives
Cette année, l’activité a plus que doublé. Onze recrutements ont déjà eu lieu, sans difficulté. L'effectif est maintenant de 38 personnes. « Nous avons même déjà 5 millions d’euros de commandes pour 2022 ! », se réjouit le chef d’entreprise de 35 ans qui a d’autres projets en tête : internaliser d’autres métiers comme la serrurerie, et déménager dans un local beaucoup plus grand en 2022 pour accompagner la croissance. Les ventes, qui étaient de 2 millions d'euros en 2020 et qui devraient atteindre 4,5 millions cette année, sont attendues à environ 10 millions d’euros en 2025.
Cet article a été publié dans le numéro 2467 de Bref Eco.