© Architecte Brunet Saunier / Rovaltain
L'Institut Mérieux vient d'annoncer son intention de se porter acquéreur du Pôle scientifique de Rovaltain communément appelé Ecotox, pour le compte de sa filiale ABL.
Il devrait s'agir de l'épilogue d'un dossier particulièrement épineux. Pour bien comprendre, il faut rappeler que le Pôle scientifique de Rovaltain -Valence TGV- un bâtiment de 13 650 m², qui avait représenté un investissement de quelque 50 millions d'euros réalisé entre 2014 et 2016, est encore aujourd'hui la propriété à parts égales de Drôme Aménagement Habitat et du Département de la Drôme qui a, en outre, apporté sa caution à hauteur de 20 millions d'euros au premier. Inauguré en grandes pompes par le président Hollande en février 2017, il était, depuis, occupé pour l'essentiel par la société de droit privé Rovaltain Research Company. Il est surtout très loin d'avoir concrétisé les promesses faites alors par ses promoteurs (voir les nombreux articles de Bref Eco sur le sujet).
Un modèle économique jamais trouvé
Rovaltain Research Company, émanation d'un actionnariat public-privé, avait pour ambition de devenir un acteur majeur de l'écotoxicologie et de la toxicologie environnementale. Mais elle n'a jamais réussi à trouver son modèle économique, étant ainsi dans l'incapacité d'honorer les montants de ses loyers. Dès lors, les deux propriétaires, soucieux de leur propre équilibre budgétaire, se sont mis en quête dès 2017 d'une solution. Ils semblent aujourd'hui l'avoir trouvée avec l'Institut Mérieux. Lors d'une conférence de presse qu'ils organisaient ce lundi 8 mars, ce dernier a en effet annoncé, par la voix d'Alain Mérieux, son intention de se porter acquéreur du bâtiment pour le compte de sa filiale ABL (à ne pas confondre avec l'ex-ABL LYON devenue Active Biomarkers, NDLR).
Une centaine d'emplois à terme
Le rachat des bâtiments pourrait être effectif fin avril pour un montant de l'ordre de 20 millions d'euros. Le futur acquéreur prévoit ensuite un investissement de l'ordre de 80 millions d'euros pour aménager le site à sa nouvelle vocation, et une ouverture fin 2022. ABL, qui affiche un chiffre d'affaires de 88 millions de dollars avec ses 260 salariés répartis entre son siège américain de Washington DC et ses deux unités de Lyon et Strasbourg, anticipe une saturation de ses capacités de production d'ici 2022-2023. Avec le bâtiment de Rovaltain, il disposera ainsi d'une troisième unité en France, dédiée à la production à façon pour des sociétés biopharmaceutiques et de biotechnologies. À terme, elle pourrait employer une centaine de salariés.