Depuis 2018, la SMAD produit sa propre fibre de filtration pour dialyseur. Le plus gros investissent jamais réalisé sur place avec 120 M€ injectés.
Implantée à Savigny depuis 1977, la SMAD, créée en 1967 par le docteur Laurent et revendue à l’allemand Fresenius vingt ans plus tard, n’en finit plus de grandir. Spécialisée dans la fabrication de dialyseurs, elle constitue l’une des trois usines majeures du groupe d’outre-Rhin qui y a investi 300 millions d'euros en dix ans.
De cette usine, 32 millions de dialyseurs sortent chaque année, fabriqués selon un process toujours plus intégré. La SMAD produit en effet ses propres concentrés (produits nécessaires au traitement) qu’elle emballe, ses propres fibres de filtration, depuis 2018 (le plus gros investissement à ce jour : 120 M€) et 80 % de ses composants plastique (coques, embouts, connecteurs) depuis 2014 grâce à un atelier d’injection (100 % en 2020). Le tout est assemblé sur place et expédié en Allemagne pour une répartition dans le monde entier. L’activité est en effet à 98 % internationale. « Depuis 2010, 300 millions d’euros ont été investis ici » se félicite Eric Dellac, président, arrivé à la SMAD il y a 35 ans comme chef d’atelier.
100 embauches par an
Le dirigeant est le représentant parfait de la politique de promotion interne que développe l’entreprise depuis très longtemps. Cette politique est régulièrement affinée. En 2016, un atelier adapté voyait le jour dans l’établissement pour les salariés handicapés de plus de 55 ans tandis que, depuis début 2019, une école interne a ouvert ses portes, formalisant la montée en compétence des personnels. Il faut dire que le besoin en main-d’œuvre est énorme. Depuis 2016 et jusqu’en 2021, une centaine de recrutements sont opérés chaque année. Et ce, alors même que l’usine, dans toutes ses composantes, s’automatise, depuis les chaînes de fabrication jusqu’à la logistique. A l’intérieur des bâtiments, les humains circulent sur les côtés des allées, la voie centrale étant le théâtre d’un ballet d’AGV, des véhicules à guidage automatique devenus tout à fait ordinaires pour les employés. 700 personnes travaillent sur le site. Ils seront 900 en 2021. Car la cadence va augmenter. Des lignes de production sont en cours de montage pour bientôt atteindre les 46 millions de dialyseurs annuels.
La révolution logistique
Conséquence : l’entrepôt logistique est saturé et la direction de la SMAD, qui ne peut agrandir ce bâtiment, a décidé de lancer une réflexion plus globale sur ce thème avec sa maison mère. A ce jour, la SMAD travaille avec quelques entrepôts satellites pour gérer ses composants et matières premières et utilise son propre entrepôt pour expédier les produits finis en Allemagne, à 680 km. Chaque jour, un total de 54 camions se croisent pour un total de 67.000 km par semaine. D’ici 2021, une nouvelle organisation sera mise en place. La SMAD se fait construire un bâtiment à quelques kilomètres, sur la commune de Sarcey, le long de l’A89, qui permettra de supprimer les entrepôts satellites et d’expédier 70 % des produits directement aux clients finaux, sans passer par l'Allemagne. A terme : plus que 40 camions mobilisés et seulement 24.000 km effectués avec des émissions de CO2 divisés par 2,8 et une facture allégée de 3 millions d'euros ! La SMAD attend le permis de construire. Elle s’est engagée sur une location longue durée et investit 10 millions d'euros dans du matériel ultra-automatisé qui accueillera 25 personnes dont 22 nouveaux emplois.
Cet article a été publié dans le numéro 2388 de Bref Eco.